Pour que l’évènement le plus banal devienne une aventure – il faut et il suffit qu’on se mette à le raconter
Jean- Paul Sartre
Laure Bolmont – Journaliste
« Quand j’ai rencontré Théo, j’ignorais tout du monde la plongée et ne comprenais pas grand chose de ce qu’il me racontait. Une plongée fictive, au sec, dans un caisson? Lui, s’amusait au souvenir de ces journalistes qui imaginaient une fosse de 700 mètres creusée sous le site de Comex ! Et moi qui m’évertuais à dissiper des informations troubles pour tout esprit non-initié. Jusqu’à ce que je découvre la clé du mystère d’Hydra : le caisson est pressurisé à la profondeur visée mais ne bouge pas.
Les aquanautes s’embarquent donc pour un voyage immobile de plusieurs semaines dans des profondeurs simulées.
Autour du caisson, médecins et scientifiques observent les plongeurs par des hublots, on leur apporte à manger, à boire, les journaux, du courrier etc par un sas, le photographe de la Comex travaille depuis l’extérieur. Mais on ne peut ni les toucher, ni les rejoindre.Ils vivent à plusieurs jours du commun des mortels, prisonniers d’une « distance temporelle ». Là où ils se trouvent, personne ne peut aller les chercher.
Le Centre expérimental a reproduit à l’identique les conditions des caissons-vie de l’off-shore qui ne quittent jamais les cales des bateaux. Ce sont les scaphandriers qui par rotations descendent à des centaines de mètres de profondeur au moyen d’un « ascenseur » et reprennent ensuite cette fameuse tourelle pour « rentrer au caisson » après le boulot… quelle drôle d’invention… Quelle curieuse histoire… Comment ne pas s’y intéresser, alors qu’il y 30 ans l’aventure Hydra 10 a fait le tour du monde?
Les plongeurs au travail sont captifs d’une autre dimension : nous partageons le même espace mais pas la même temporalité. Ils ne se trouvent ni dans le passé, ni dans le futur, mais à une certaine « distance-temps ». Enfermés dans leur capsule dont l’ouverture brutale les condamnerait à mort. Soumis ainsi à d’interminables paliers de décompression de plusieurs jours. Les scaphandriers en général et puis Théo, en particulier. Une figure héroïque à jamais trop modeste pour se raconter, qu’il m’est apparu indispensable de faire remonter des profondeurs de l’oubli. Voilà pourquoi ce site est né, tandis qu’avec Théo nous travaillons à rassembler ses souvenirs pour rédiger ensemble le roman de sa vie. »
Virginie Crismale – Webmastrice
« Parce que cette histoire méritait de revenir à la surface et de trouver une vitrine terrestre, nous avons imaginé un site internet – événement autour des 30 ans de l’anniversaire du record d’Hydra 10. Un site éphémère, collaboratif et ouvert. En racontant l’épopée de Théo, j’ai aussi à coeur de mettre en lumière tout le formidable travail de recherche et de documentation de Laure pour nous faire découvrir ou revivre cette aventure hors-norme.
C’est ainsi que, sans aucune expérience et sans aucuns moyens financiers, nous nous sommes lancées dans la construction de 701mètres.blue, qui je le rappelle est entièrement bénévole, amateur et à but non lucratif.
J’aimerais que ce site soit les premières pages d’une histoire qui ne demande qu’à être écrite »