La Comex

On y trouve des trésors de documents, classés et rangés au cordeau. Le club des Anciens de Comex entretient la mémoire de l’entreprise créée en 1962 par Henri Germain-Delauze. C’est dans ce petit bureau que reposent sagement les archives d’une aventure tumultueuse et bouillonnante. Le gardien du temple s’appelle Michel Plutarque. Il détient les clés de l’histoire depuis la création du club en 2004.  Rencontre.

« J’ai sauvé de la destruction des tonnes de documents d’archives qui allaient partir à la poubelle »

— Michel Plutarque

Des archives sauvées des eaux

Michel Plutarque occupe le fauteuil de directeur général de Comex Pro quand la filiale est liquidée en 2004. S’il choisit de partir par la grande porte, le jeune retraité garde un pied « dans la boite » comme consultant. Et surtout, il entre dans le cercle des « Comexiens » avec le Club des Anciens qui vient de voir le jour.

« J’ai sauvé de la destruction des tonnes de documents d’archives qui allaient partir à la poubelle » confie-t-il dans un sourire malicieux, avant d’ajouter « avec la bénédiction de Comex !». Il fouille dans les bennes et récupère ce qu’il peut, rapports scientifiques, plans d’ingénieurs, mais aussi de nombreuses photos. A ce jour, le fond d’archives amassées représente plusieurs dizaines de milliers de documents.

« Dès 1961, Henri Germain-Delauze accumule les photos, il y en possède énormément, de la sphère privée comme professionnelle » raconte Michel Plutarque « jusqu’à ce qu’il nomme Alain Tocco, un plongeur passionné d’images sous-marines, comme  photographe et vidéaste officiel. On lui doit aujourd’hui la grande majorité des  témoignages photographiques de l’aventure Comex ». 

Un magazine « à l’ancienne »

Le club des Coméxiens est loin d’être inerte : il répond aux sollicitations des journalistes, à d’anciens clients en recherche de pièces détachées, organise des conférences hebdomadaires. Et surtout, les 140 adhérents, « des Anciens d’avant 1992 », reçoivent chaque trimestre par courrier un exemplaire du Ludion Magazine. Plus de 70 numéros au compteur.

Ce fanzine a pour but « de faire raconter l’aventure Comex par ceux qui l’ont vécue. La ligne éditoriale non avouée que je tiens ne laisse aucune place au ressentiment ni aux insultes », prévient Michel Plutarque, « ça ne veut pas dire que l’on ne parle pas des échecs, mais on veut garder belle l’histoire de notre entreprise-». Le patron du club revendique cette vision « à l’ancienne » et entend tenir tête aux réseaux sociaux qu’il maintient à distance avec frilosité : « On le voit sur Facebook, ça peut vite devenir n’importe quoi!».

« Cela ne veut pas dire que l’on parle pas des échecs, mais on veut garder belle l’histoire de notre entreprise»

— Michel Plutarque

50 ans de recherches et d’innovations

Michel Plutarque a exploré de nombreux « gisements d’archives » repérés sur le site de Comex. Au delà du classement et du tri, il rédige en 2012 un ouvrage à 4 mains avec Bernard Gardette, l’ancien directeur scientifique de la Comex : Comex : 50 ans de recherches et d’innovations .

«Bernard s’est chargé de la partie scientifique et médicale et moi de la partie technique. Et nous avons pu présenter le livre à Henri Germain-Delauze quelques semaines avant sa disparition, ça nous tenait à cœur qu’il le voit ».

On l’aura compris, c’est tout son cœur que le gardien du temple met dans ce «devoir de mémoire» qui remplit des journées entières. Pour lui bien sûr, le travail c’est de l’histoire ancienne : « Le club, c’est du boulot mais avant tout une passion » avant de conclure dans un sourire, « et puis surtout, je n’ai pas de patron et personne ne vient me dire quoi que ce soit !».

Pour contacter le club des Anciens de Comex : anciencomex@gmail.com